30 avril 2012

La Corderie royale de Rochefort




La Corderie royale de Rochefort c'est d'abord un très beau bâtiment, classique bien sûr puisqu'il a été construit à l'initiative de Colbert entre 1666 et 1669. Mais ce qui en fait la particularité, c'est sa longueur : 374 mètres de long, longueur nécessaire à la fabrication de cordages longs d'une encablure (pas loin de 200m).
Bombardée puis incendiée par les Allemands en 1944, la Corderie est désormais restaurée et transformée en musée, un musée qui sent bon le goudron et le calfat et qui permet de tout savoir sur les cordages, leur fabrication, leur utilisation...



A côté de la corderie, finit de se construire la frégate Hermione, réplique "à l'identique" du navire qui permit à La Fayette de traverser l'Atlantique pour se porter au secours des insurgés américains qui se battaient pour leur indépendance. C'était il y a plus de 200 ans !
Je n'ai, hélas, pas vu le chantier de l'Hermione et je n'assisterai pas à sa mise à l'eau, prévue les 6,7 et 8 Juillet de cette année. C'est bien dommage, mais je me débrouillerai pour la voir quand elle sera à l'eau car le chantier n'est pas fini, loin de là.
De toute façon, pour un "amoureux de cartes et d'estampes", il y a beaucoup à voir du côté de Rochefort. 

29 avril 2012

Avant de quitter Oléron


Une dernière image, haute en couleurs !

27 avril 2012

Une île ...

 

Une île, c'est bien sûr une terre, mais une terre entourée d'eau. Et cela change tout !


Marée haute, marée basse ... le spectacle de la mer est toujours recommencé. A Oléron, au pied du phare de Chassiron, la mer et le sable deviennent draperie, velours ou brocard.

26 avril 2012

Les couleurs d'Oléron

Oléron est une île en couleurs !

Vous avez vu, dans mon précédent billet, les cabanes ostréicoles, dont on se dit qu'elles ont été peintes avec les restes de peinture utilisée pour les bateaux. Et c'est pour cela qu'il y en a des rouges, des vertes, des bleus, des jaunes, quand elles ne mélangent pas 2 ou 3 couleurs.


Les cabines de bain sur la plage de Saint Denis sont tout aussi colorées, mais elles privilégient les couleurs dites "marines" : le rouge, le blanc, le bleu ... tous les bleus !


Elles sont souvent décorées, toujours sur des thèmes marins et chaque propriétaire, je suppose, rivalise avec son voisin pour avoir la plus jolie cabane ! Laquelle préférez-vous ? Celle de gauche ou celle de droite ?















Et puis il y a les fausses cabanes.  Celles des commerces récemment installés sur le port : restaurants, marchand de journaux, librairie... Nouveau prétexte à une débauche de couleurs, plus audacieuses que jamais.




Le port de St Denis est un endroit charmant pour s'installer à la terrasse d'un café et lire son journal tout en gardant un oeil sur les va-et-vient des bateaux. Le temps peut virer au gris, le ciel à l'orage, le port ne manque pas de couleurs !

25 avril 2012

La route des huîtres



Il y a mille et une raisons d'aller à Oléron.  On y va pour suivre la route des huîtres par exemple qui, à partir du hameau des Allards, vous mène, le long du chenal de La Baudissière, jusqu'au au pont de... Tolbiac ! Car tel est bien le nom de ce petit pont arqué qui traverse le chenal.


A vrai dire, la plupart des baraques aussi bancales que colorées qui longent le chenal ne sont plus des cabanes ostréïcoles : repeintes et réhabilitées, elles abritent désormais artisans et petites boutiques à l'intention des touristes.
Enfin, pas toutes !


Car l'on peut encore venir acheter ses huîtres directement au producteur.




A moins d'aller les déguster, de l'autre côté de l'île, sur le port de la Cotinière.
A L'Assiette du Capitaine par exemple où je me suis régalée d'une aile de requin aux bananes vertes ! Et si vous êtes amateur de rhum, qu'il vienne de La Réunion ou des Antilles, vous êtes définitivement à la bonne adresse.

22 avril 2012

Le phare de Chassiron



 Le phare de Chassiron est situé tout au bout de l'île d'Oléron, face à l'Amérique ! C'est, après Cordouan, le plus ancien phare de France encore en activité. Une première tour à feu avait été édifiée sur ordre de Colbert  en 1685, remplacée en 1836 par la tour actuelle. Rayé de noir et de blanc sur toute sa hauteur (56 mètres), le phare a belle allure. Mais il faut gravir les 224 marches pour accéder à la plateforme extérieure, juste au-dessous de la lentille de Fresnel.












Impossible toutefois d'accéder à la lentille elle-même. Imaginez qu'un visiteur inconscient s'amuse à modifier le rythme ou la taille du faisceau lumineux .... Imaginez les bateaux en perdition, les naufrages ....

Je me suis laissée dire que dans les temps reculés les habitants d'Oléron accrochaient parfois des lanternes au cou de leurs vaches pour tromper les marins, mais les naufrageurs appartiennent désormais aux histoires que l'on raconte pour faire peur aux enfants.


Si les phares vous fascinent autant que moi,  surtout ne manquez pas l'exposition que propose jusqu'au 4 Novembre le musée national de la Marine à Paris. Et prévoyez d'y passer un bon moment ! Vous en sortirez éblouis par les prouesses de ceux qui ont construits les phares et de ceux qui les ont gardés.





21 avril 2012

Mingarelli

Je viens de lire non pas un, mais deux livres de Mingarelli. Coup sur coup, un peu par hasard. Parce que Mingarelli est un auteur que je ne parviens pas bien à situer.
On fait parfois de lui un écrivain pour la jeunesse. Sans doute parce qu'il raconte des histoires simples, et touchantes.  C'est vrai. Mais ses histoires sont assez subtiles pour séduire n'importe quel lecteur, quel que soit son âge.
Parfois aussi on veut faire de lui un "nature writer" à l'américaine. Mais il sera toujours difficile pour un auteur français d'imaginer un personnage aux prises avec une nature aussi sauvage et puissante que la nature américaine. Question d'espace. 
On dit encore qu'il creuse toujours le même sillon, celui de la relation père/fils. Avec quelques variantes. Ce n'est pas faux. Mais qu'y a-t-il de plus important que la relation entre deux êtres humains ? Et n'est-ce pas le propre d'un grand écrivain que de reprendre sans se lasser le même thème, celui qui le définit. Comme Modiano qui n'a cessé d'écrire sur la mémoire et la guerre, la guerre et la mémoire.


Le voyage d'Eladio date de 2005. La Promesse de 2009. Un homme se met en marche, un matin. Un homme fait glisser sa barque sur l'eau, dans le silence du jour qui se lève. Il est seul. Il avance. Traverse le lac et remonte le long de la rivière.  Marche dans le désert, au delà des collines. Il avance parce qu'il a quelque chose d'important à accomplir, une promesse à tenir, un voleur à rattraper.... Les similitudes entre les deux récits sont évidentes. Mais le plus important est ce qui se passe dans la tête de l'homme, c'est-à-dire sa relation au monde et aux autres. Il a une tâche à accomplir, une tâche peut-être vaine, à laquelle il s'astreint malgré tout parce que s'il n'allait pas jusqu'au bout de sa peine, il ne serait pas à la hauteur de l'idée qu'il se fait de lui-même, qu'il se fait de l'être humain.

Un roman de Mingarelli, c'est tout simple - simple mais pas mièvre, contrairement à ce que laisse penser l'illustration de couverture - un récit limpide, une écriture juste, loin des effets de mode. Un plaisir rare.

20 avril 2012

Oslo, 31 août

J'ai un peu laissé traîner parce qu' Oslo, 31 août est certes un excellent film, mais tellement désespéré qu'il est difficile de le recommander.
On peut sans doute, histoire de se protéger, se souvenir que le film de Joachim Trier est une adaptation du roman de Drieu la Rochelle, déjà porté à l'écran par Louis Malle. Un remake donc, mais bien ancré dans la réalité d'aujourd'hui, en l'occurrence dans une ville présentée dès les premières images sous une lumière grise, une ville maussade et somme toute bien peu avenante.

Un homme, jeune, en fin de cure de désintoxication, vient d'obtenir une permission; les médecins sont satisfaits, il est question d'un entretien d'embauche, d'une perspective de travail... En l'espace de 24 heures, Anders, puisque tel est le nom du jeune homme, retourne sur les lieux de ces errances passées, retrouve les gens qu'il a connu dans une autre vie, celle d'avant la cure; il retrouve son meilleur ami, désormais marié et père de famille, sort en boite, se rend à son entretien ... qu'il saborde volontairement... Car le film n'est pas l'histoire d'une résurrection, d'un retour à la vie, mais bien plutôt  le récit d'une descente aux enfers, d'un enchaînement de circonstances qui mène inévitablement à la mort.
 Inévitablement ... ou peut-être pas. L'habileté du cinéaste tient à cette marge de liberté qu'il accorde à son personnage, à la fois lucide, sans illusion et terriblement exigeant. Il pourrait céder, accepter les compromis. Quitter l'adolescence pour entrer dans l'âge adulte. Mais est-ce cela entrer dans l'âge adulte ? Accepter les diktats d'une société incapable de donner à un individu une seconde chance ? Se satisfaire d'une vie "à la petite semaine" ? Renoncer à ses rêves et faire semblant ?


 Tel est bien le dilemme auquel est confronté le personnage, qui refuse de laisser le temps, l'habitude et la lassitude faire leur oeuvre.  Manque de maturité ou désespoir existentiel ? Au spectateur de décider. Mais le voilà prévenu.


19 avril 2012

Bell flower

Romantique ? Nostalgique ? ce ne sont pas les premiers mots qui me viennent à l'esprit pour parler de Bellflower, le film d'Evan Glodell. J'aurais plutôt pensé à déjanté, détonnant, anarchique.... Ou bien tonique, inventif, décapant.
Lire les critiques après avoir vu un film est toujours un exercice intéressant et l'on est parfois surpris de l'écart qu'il peut y avoir entre le film qu'on a vu et ce que les critiques en disent, mais aussi de l'écart entre les avis de deux critiques. "Météore romantique et anarchique" pour l'un, " film hypertrophié, boursouflé, bardé de fulgurantes excroissances" pour l'autre.

Bellflower est un petit film de rien du tout, tourné avec très peu de moyens ( (17000 $) par un bricoleur de génie, qui visiblement s'amuse autant à inventer une histoire qui ne tient que par des bouts de ficelle, qu'à jouer avec les possibilités de sa caméra :  homme à tout faire, il est auteur, réalisateur, producteur, monteur et pour finir acteur. Autant dire que cet homme a des atouts dans son jeu. Et de la créativité à revendre.


Deux amis, genre adolescents attardés, passent leurs journées à fabriquer un lance-flamme d'abord, une voiture-fusée-engin de guerre, ensuite. Passe une blonde "juste un peu vulgaire" dont l'un des deux tombe immédiatement amoureux.



Commence alors l'histoire "romantique" qui pour un temps transforme le film en road-movie. Mais très vite l'histoire d'amour dérape, et le film avec lui. Le monde virtuel, celui des fantasmes et de l'imaginaire envahit le monde réel dans un déploiement d'images aussi violentes que colorées jusqu'à perdre le spectateur avant de le rattraper au dernier moment pour lui proposer un dénouement plus rationnel et somme toute apaisant.


 Et ce qui m'enchante dans ce film, c'est justement la façon dont le réalisateur se joue du spectateur, jongle avec ses attentes et au final le laisse pantois, incapable de choisir entre deux adjectifs pour qualifier le film qu'il vient de voir.



10 avril 2012

Lyonel Trouillot

Le voyage vers ses « racines », vers son histoire familiale est un sujet si ancré dans la littérature française et francophone, que je finis par croire qu’il s’agit bel et bien d’une constance humaine.


Mais il y a voyage et voyage. Celui que nous propose l’écrivain haïtien, Lyonel Trouillot, est particulièrement séduisant. On se laisse prendre d’abord à l’exotisme, celui d’un retour au pays natal pour qui en a été éloigné longtemps. Le charme de la langue, musicale, comme une lente mélopée faite de phrases courtes, ajoute au plaisir de lire. L’essentiel pourtant est ailleurs.


L’essentiel est ce que Thomas, son guide vers le village d’Anse-à-Fôleur apprend à Anaïse au sujet de sa famille, de son grand-père et du « colonel », ces gens de pouvoir et de force, disparus dans un incendie jamais expliqué, mais que l’on soupçonne d’origine criminelle. L’essentiel, c’est surtout ce que Thomas dit à Anaïse de son pays, de Jacob, de Justin, de Solène et des gens du village, simples pêcheurs pour qui posséder est moins important que vivre, aimer, partager.


C’est ainsi, que sous la plume de Lyonel Trouillot, la quête des racines de la jeune citadine revenue au pays devient, tout simplement, leçon de vie. Malraux l'avait bien dit : ce n'est pas un "misérable tas de petits secrets" qui fait la grande littérature, mais une certaine idée de l'homme.