26 mars 2013

Cinelatino

Le festival des cinémas d'Amérique latine en était à sa vingt-cinquième édition. Pour moi c'était une première. Et le fait que la dominante choisie cette année soit la politique n'était pas pour me déplaire. J'ai donc vu une bonne demi-douzaine de films, certains récents, d'autres un peu moins, en provenance du Chili, de l'Argentine, du Mexique, de Cuba  et même du Guatemala.

Polvo de Julio Hernàndez Cordon est un film financé à la fois par le Guatemala, l'Espagne et le Chili. C' est lui qui a obtenu "le grand prix coup de coeur",  destiné à faciliter  la diffusion de ce film en France. Polvo met en scène un jeune homme à la recherche d'un père disparu, sujet principal d'un documentaire en train de se faire, sur les cicatrices d'une guerre civile qui n'en finit pas. Une mise en abîme donc qui permet de tenir à distance l'émotion mais n'enlève rien au caractère tragique des événements évoqués.



Les deux films qui m'ont le plus marquée néanmoins n'étaient pas des films en compétition.

Buenos aires 1977  (Cronaca de una fuga) présenté dans la section Dictatures et Violences d'Etat évoque des faits bien réels, vécus par 4 jeunes gens enlevés, séquestrés et torturés pendant 6 mois par la dictature argentine et qui sont parvenus à s'enfuir. C'est un témoignage imparable, présenté comme un film à suspens. Le film, réalisé par Israel Adrian Caetano  date de 2006; il est d'une noirceur absolue, malgré son "final apparemment heureux" car s'ils ne sont que 4 à s'être échappés, ils sont des milliers à être restés au fond des geôles argentines.


Le sujet de Sin Nombre, le film de Cary Fukunaga n'est pas la dictature, mais l'immigration ce qui n'en fait pas pour autant un film rose. Il suit le parcours d'immigrants clandestins partis du Honduras, qui cherchent à gagner les Etats-Unis en voyageant sur le toit des trains, avec tous les risques que cela comporte. Parmi les migrants, une jeune fille pauvre, son père et son frère mais aussi un fugitif, membre d'un gang, qui vient de tuer son chef et dont l'espérance de vie est par conséquent plus que compromise puisque le gang entier est maintenant à sa poursuite.  Par son sujet, la course poursuite,  Sin Nombre se rapproche des films de genre auxquels il emprunte entre autres, la caractérisation des personnages et l'efficacité du récit, ce qui lui permet d'aborder sans manichéisme et sans moralisme les thèmes de la pauvreté et de la violence - subie autant que manifestée - qui sont indubitablement liés.



Le cinéma d'Amérique latine, j'en suis désormais persuadée, est d'une grande richesse et passionnant à explorer. Bien que je ne sache pas si les films présentés à Toulouse aussi bien qu'à Grenoble et plus généralement en France soient représentatifs de tout le cinéma latino ou seulement de ce que les cinéphiles attendent de l'Amérique latine et vont sélectionner dans une production beaucoup plus large.

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