24 mai 2013

Los Salvajes

Voilà un film que j'ai un peu de peine à recommander, bien qu'il soit extrêmement intéressant.
Le "pitch" est connu : cinq adolescents (4 garçons et 1 fille) s'échappent d'un pénitencier où il purgeait on ne sait quelle peine. Mais l'éventuelle sympathie que l'on pouvait avoir pour des jeunes gens évadé d'un système carcéral s'efface rapidement devant la brutalité de leur comportement et leur bêtise. Car ces adolescents, rodés à la violence, égarés dans un monde hostile, sans repères ni géographiques ni moraux, ne vont pas tarder à régresser jusqu'à l'état sauvage.
La fable n'est pas nouvelle et les lecteurs de Sa Majesté des Mouches se croiront en terrain connu;   pourtant, la force des images, l'efficacité du montage qui va à l'essentiel sans entrer dans des détours psychologiques qui amoindriraient le propos, sont sans commune mesure avec le livre de William Golding.



Los Salvajes est, je crois, le premier film en tant que réalisateur d'Alejandro Fadel. Mais, sachant qu'il était scénariste ou co-scénariste de Carancho, et de Elefante blanco,  je ne pouvais m'attendre à une bluette.  L'expérience cinématographique pourtant a été rude : reconnaître qu'il y a au fond si peu de différence entre l'homme et l'animal et qu'en fonction des circonstances l'être humain, que nous croyions civilisé, peut à tout instant basculer et régresser vers l'état sauvage ne porte pas à l'optimisme.
Une  interview accordé à Télérama par le réalisateur qui commente trois moments clefs du film permet de s'en faire une idée, permet surtout de se faire une idée des conditions de tournage.
"Tout homme porte en lui la forme de l'humaine condition. " disait Montagne. Ces "sauvages" portent donc bien une part de nous-mêmes hélas. 

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