13 août 2013

Arles 2013

Pourquoi photographier en noir et blanc quand on peut photographier en couleurs ?
Le noir et blanc n'est pas notre vision naturelle et si les premiers photographes l'on utilisé, ce n'est que par défaut, en attendant que Kodak invente le kodachrome et ses dérivés. Mais aujourd'hui pourquoi se priver de la couleur ? Certes, le noir et blanc a toujours un petit côté esthétisant parce qu'il ne représente pas la réalité telle que nous la voyons. Il n'est pas dans la reproduction mais dans la réinvention du réel par le regard de l'artiste.
L'argument pourtant ne me convainc pas car j'attends de la photo qu'elle soit un art d'aujourd'hui, pas d'avant hier.  Oui mais ... Arles a cette année choisi le noir et blanc. Il faut donc faire avec !

Première expo, celle de Guy Bourdin qui en bon photographe de mode a fait un usage intensif  ... de la couleur ! Néanmoins, les photos présentées étaient pour la plupart des photos d'archive, datant du début des années 50 : en noir et blanc donc, un noir et blanc "historique"  en quelque sorte qui permet de vérifier que, bien avant de passer à la couleur, Bourdin avait un sens du cadrage et de la composition étonnant.



 S'il est quelque chose qui distingue la photo en noir et blanc c'est bien la composition en effet, le jeu avec les lignes (et la lumière !) comme j'ai pu le vérifier avec les photos d'Arno Rafael Minkkinen, d'Antoine Gonin et de Michale Vanden Eeckhoudt.

Le premier, Arno Rafael Minkkinen, a fait de son corps un sujet exclusif, un corps souvent réduit à des lignes dont les courbes ou l'entrecroisement sont soulignés  par l'absence de couleurs.


L'épure est assez belle j'en conviens, l'originalité des cadrages est indéniable,  mais on finit pourtant par se lasser des postures acrobatique ...


à moins que  ...



Michel Vanden Eeckhoudt a lui aussi opté pour un thème quasi exclusif, l'animal  et parfois, son compagnon à deux pattes, toujours traités, l'un et l'autre en noir en blanc.

A mille lieues de la photographie animalière, les photos d'Eeckhoudt disent  plutôt la solitude, la détresse, le besoin désespéré d'aimer et d'être aimé;  des photos cruelles en apparence ou pour le moins caustiques,  tendres malgré tout, car adoucies par l'humour. 
Antoine Gonin s'est intéressé lui, aux paysages, des paysages ordinaires, vignobles en Alsace, parc à huitre en Vendée,  des paysages marqués par la main de l'homme mais que le noir et blanc tire vers l'abstraction.


Suite en noir et blanc dans le prochain billet.
En attendant, si vous n'avez pas l'occasion d'aller à Arles, vous pouvez toujours aller sur les sites des photographes mentionnés.

http://www.guybourdin.org/
http://www.arno-rafael-minkkinen.com/
http://www.agencevu.com/photographers/photographer.php?id=83
http://www.galeriecameraobscura.fr/artistes/eeckhoudt/artist_main_index.html
http://www.antoinegonin.com/

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