28 septembre 2013

Genova

Dimanche matin à Gênes. Le ferry est encore à quai. Cahot de grues et de mâts.


Depuis la tonnelle du musée d'arts asiatiques, le cahot est celui des toits.


Le musée en revanche est une vraie déception. L'éclairage parcimonieux et la muséographie, terriblement désuette n'incitent pas à se pencher sur les oeuvres présentées.

Dans le parc, perché sur un haut piédestal, le buste d'un homme à la moustache conquérante. L'inscription sur la colonne m'intrigue : "Con un colpo di spada non si uccide la storia". 

Recherches faites, le moustachu en question est un homme de lettres, journaliste et homme politique italien, farouche défenseur de la démocratie qui s'est engagé très jeune aux côtés de Garibaldi avant de se lancer en politique.
Anticlérical affirmé, il a obtenu que soit érigé sur la place Campo de' fiori une statue à la gloire de Giordano Bruno.
On le décrit comme un homme passionné et têtu, qui s'est battu plus de trente fois en duel (sans avoir un seul mort sur la conscience). Le trente-quatrième duel fut hélas le dernier puisqu'il mouru,  la carotide transpercée par l'épée de son adversaire.






Avec un coup d'épée on ne tue peut-être pas l'Histoire...mais un homme, oui !
Une si jolie moustache ...

27 septembre 2013

Traversée en ferry

Crépuscule du soir à Olbia

Crépuscule du matin à Gênes

Le ferry n'a pas jeté l'ancre que déjà en cabine on s'agite : ça en fait des paires de drap à changer !

 




25 septembre 2013

Orgosolo (4)

Sur les murs d'Orgosolo on rencontre toutes sortes de gens; certains sont connus, très connus ! 


Gandhi bien sûr

et Pablo Neruda, en compagnie du petit facteur, "il postino"

(Il Postino, le film de Michael Radford, inspiré du si joli livre d'Antonio Skarmeta, Une Ardente patience étant sorti en 1994 permet quasiment de dater la peinture.  )


"L'homme aimerait être oiseau ou poisson
Le serpent voudrait avoir des ailes
Le chien est un lion qui a quitté son territoire
L'ingénieur se veut poète
La mouche étudie pour être hirondelle
Le poète essaye d'imiter la mouche
Mais le chat, veut juste être un chat. "








Mais il n'est pas nécessaire d'être connu pour être sur les murs d'Orgosolo. Ainsi cette vieille femme et son double.  Une vieille dame très pessimiste ... la vita è brutta ...







Orgosolo (3)

La peintures murales d'Orgosolo ont pour la plupart été exécutée par Francesco del Casino, très fortement marqué par sa découverte de Picasso et en particulier de Guernica. L'influence est évidente.

 

Mais depuis, d'autres artistes sont venus poser leurs pinceaux sur les murs de la ville. Le figuratif domine, et permet d'apprécier les différences de style.


Mais quel que soit l'artiste, la difficulté est toujours de trouver un pan de mur, et de s'en accommoder, quelques soient les obstacles, éventuellement intégrés au tableau, comme ce commutateur qui marque la ceinture du personnage. Quand au cheval qui surgit du mur, peu lui importe de se retrouver à la jonction de deux bâtiments.



Orgosolo (2)

Parmi les "murales" d'Orgosolo, certains pour n'être pas directement politiques n'en sont pas moins intéressants. Comme ceux qui font référence à l'éducation.

" Si on y perd les enfants les plus difficiles, l'école n'est plus l'école. C'est un hôpital qui soigne les gens en bonne santé et rejette les malades. "











 "Instruisez-vous parce que nous avons besoin de toute votre intelligence." 

  Une visite à Orgosolo pour réconforter tous les professeurs et convaincre ceux qui doutent encore des bienfaits de l'éducation ?

Orgosolo (1)

Orgosolo est une petite bourgade qui se trouve à 30mn de voiture, au sud de Nuoro. Une petite bourgade très ordinaire si ce n'est que depuis les années 70, elle s'est transformée en véritable "musée à ciel ouvert".  Les murs d'Orgosolo sont en effet couverts non pas de graffitis mais de véritables peintures murales, un projet initié par un jeune professeur de dessin, Francisco del Casino et poursuivi ensuite par ses élèves.

Certaines peintures ont pour sujet la vie quotidienne des habitants d'Orgosolo, comme ces trois femmes au pied de l'escalier censées évoquer "la sagezza antica" ou ce vieux maître-maçon auquel un bout de mur rend hommage.









La plupart des "murales" néanmoins sont politiques.
Ils évoquent souvent des événements récents comme la répression des manifestations anti-G8  de Gênes, la chute du World Trade center ou la mort de cet enfant palestinien que son père tentait de protéger, filmée en direct par les médias.

Certains personnages importants de la politique italienne apparaissent ici et là. C'est ainsi que dans la rue Gramsci  on trouve une biographie illustrée de ce théoricien et militant antifasciste, héros sarde par excellence.















Les slogans affichés sont très largement inspirés par une idéologie de gauche, avec référence à Marx et Engels mais pas seulement.  Une belle citation de l'archevêque Desmond Tutu accueille les visiteurs à l'entrée du village : "Quand les premiers missionaires sont arrivés en Afrique, nous avions la terre et eux la Bible. Alors nous avons fermé les yeux et prié. Quand nous les avons rouverts, nous avions dans nos mains la Bible et eux avaient la terre. "




Mon esprit cosmopolite, rétif à toute forme de nationalisme et même de régionalisme,  s'est réjoui de trouver illustrée le vieux refrain anarchiste "Notre patrie est le monde entier", même si je n'ai pas trouvé la seconde phrase "et notre loi la liberté".



Les références à Marx et Engels, au communisme, à l'internationalisme sont si dominantes que j'ai fini par m'interroger. La population entière d'Orgosolo vote-t-elle systématiquement à gauche. Quelle est l'obédience politique de la commune ? En 69, il est vrai les habitants d'Orgosolo s'étaient opposés à l'installation d'un camp militaire sur des terres communales considérées depuis toujours commes des zone de pâturage libre. Un Larzac italien ? Qui aurait laissé des traces ? Un antimilitarisme viscéral, réactivé à chaque menace. "Une autre guerre ? Non merci. "


La question sans réponse est néanmoins celle de l'adhésion de toute une population à cette entreprise qui dure déjà depuis plus de 40 ans. L'afflux de touristes constitue certes un atout économique pour la ville, mais une nuisance aussi .... Comment les muralistes obtiennent-ils l'autorisation de peindre ? Qui décide des emplacements? Du choix des sujets ? Dans certaines rues, les maisons, les immeubles ont été repeints de frais, sans dessin, sans peinture, sans graffiti d'aucune sorte : des dissidents ?

24 septembre 2013

Complexe archéologique et artistique de Sainte-Sabine


Pas de voyage en Sardaigne sans son quota d'églises et de "nuraghi". Quota limité pour moi car je n'ai de passion ni pour l'archéologie, ni pour l'architecture religieuse.

Mais le hasard fait parfois bien les choses puisque sur la route du retour entre Sassari et Nuoro, il m'a proposé le "complexe archéo-religieux" de Sainte Sabine.

A droite, une église de pierre, qui date "probablement" du XIe siècle. Austère mais intéressante par sa simplicité. Elle est dédiée à Sainte Sabine, une patricienne romaine qui aurait été martyrisé pour avoir donné une sépulture à sa servante.  Un genre d'Antigone ? 


 A gauche un "nuraghe", une tour formée d'un empilement de pierres de basalte;  à l'intérieur une chambre circulaire, trois niche et un "escalier" qui permet d'accéder au sommet d'où l'on domine toute la plaine. Ce "nuraghe" servait sans doute de tour de guet. La date supposée de construction (1600 avant notre ère) impressionne bien entendu et l'on pénètre à l'intérieur, un peu inquiet de savoir ce montage d'énormes blocs de pierres au dessus de la tête ! Mais si "ça tient" depuis plus de 3000 ans, cela devrait bien tenir encore 3 minutes !

 Le plus étonnant est sans doute de trouver ces deux "monuments", église et nuraghe,  à quelques mètres l'un de l'autre !
 Quand nous y sommes passées, une fête s'organisait .... un mariage peut-être.

23 septembre 2013

Castelsardo

Un village perché et tout en haut un vieux château : pas vraiment mon site touristique préféré !
Mais en lui tournant le dos, on a vu sur le port en contre-bas et au coucher du soleil, c'est finalement assez romantique. Atrocement romantique aurait dit Boris Vian.
Alors, avant ou après, je vous laisse le choix ! 



Moi, je crois que je préfère après ...

22 septembre 2013

Le petit bar de la plage


Le petit bar de la plage est est maintenant désert...


Les parasols ont été refermés ...


Quelques intrépides sont venus profiter du dernier coup de vent, des dernières vagues


mais il n'y aura bientôt plus personne pour emprunter la passerelle qui descend vers la plage

 

Les traces de pas sur le sable seront vite effacées. 
Ne restera plus que l'eau et le sable. 
Jusqu'à l'été prochain.





21 septembre 2013

Il Duomo di San Nicola

Je suis retournée photographier le Duomo hier matin. Parce que c'est quand même un bien étrange bâtiment. La façade, surchargée, date du XVIIIe (un baroque tardif ? ), mais le reste du bâtiment date du XVe siècle et le campanile du XIIIe. Allez vous retrouver dans les styles avec tout ça !


Ce qui me frappe pour ma part, c'est à quel point les impressions changent, selon la lumière, selon l'angle sous lequel on regarde l'ensemble. Bâtiment solide, bien ancré sur ses contreforts sous la lumière du soir. Avec pourtant des airs mauresques, dans la lumière blanche du matin... 










La conquête arabe est sans-doute passée par là et a laissé quelques traces dans l'architecture de la ville comme en témoigne cette porte d'une autre bâtiment. 


Sur la façade principale du Duomo toutefois c'est une invraissemblable surcharge de bas-reliefs et d'ornements en tous genres : les sculpteurs de pierre s'en sont donné à coeur joie








 Quelques gargouilles pour compléter le tout. On peut tourner un bon moment autour du Duomo avant de se lasser.


 

 A vrai dire, la gargouille de droite n'est pas sur le Dôme, elle est sur un Palazzo, quelques rues plus loin. Même époque, même sculpteur ?


20 septembre 2013

Il grande bugiardo !

Pinocchio, le grand menteur, dans sa version contemporaine.


Sassari, La vieille ville


La ville médiévale et son pittoresque de carte postale.
S'y promener sans but, le nez en l'air, tant qu'on reste à pied, c'est facile. On s'y perd un peu mais c'est pas grave ! 
En voiture, c'est déjà un peu plus compliqué. Mais on y arrive, même de nuit. 
Y vivre en revanche c'est une autre histoire



 

Capo Seu



Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfouis !






















Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
O flots, que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!

Victor Hugo, Oceano nox