22 août 2015

Umrika

De l'énorme production cinématographique indienne, nous ne voyons qu'une infime partie. Du coup j'ai parfois l'impression qu'entre les films "bollywoodiens" et ceux qui montrent pour mieux les dénoncer les côtés les plus sordides de l'Inde, il n'y a rien ou du moins pas grand chose.
Umrika de Prashant Nair me paraît combler ce vide.


Le film commence par mettre en scène une petite communauté rurale, très isolée, très misérable, mais très soudée dont l'un des membres part pour l'Amérique, le pays dont tout le monde rêve.  Les lettres qui doivent témoigner de la bonne fortune de ce fils prodigue tardent à arriver et quand elles arrivent enfin elles sont lues à voix haute pour tout le village.  Mais lorsque le petit frère part à son tour, bien décidé à retrouver celui dont on a entre temps perdu la trace, c'est l'Inde urbaine qui est alors mise en scène, beaucoup plus dure, beaucoup plus violente. L'adolescent, accompagné de son meilleur ami, découvre alors une tout autre réalité que celle qu'il avait imaginée.
Il ne faudrait pas grand chose pour que le film tombe dans le sordide, mais la noirceur des faits est compensée par l'humanité des personnages et les liens profonds qui les unissent. L'amitié, l'affection d'un père, d'un frère, la solidarité des villageois ne parviennent pas tout à fait à faire oublier la corruption, la misère et le crime. Mais presque !

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