08 octobre 2015

Les Chansons que mes frères m'ont apprises




Peut-être pas un grand film, mais un bon film, un très bon film. Un de ces films qui marquent bien au-delà du temps passé devant l'écran

Les Chansons que mes frères m'ont apprises montre la difficulté que les Indiens (Native Americans pour être politiquement correcte) ont à vivre dans les réserves où ils ont été confinés , autant que la difficulté qu'ils ont à les quitter.

J'avais toutes les raisons d'aller voir ce film puisqu'il se passe dans la réserve de Pine Ridge, dans le Sud Dakota, celle-là même où Dan O'Brien fait paître ses bisons en hiver. Et les paysages des Badlands à eux seuls valent bien le déplacement. Mais le plus important dans le film, ce sont bien sûr les personnages, les liens qui existent entre eux et qui se manifestent autant par les regards et par les gestes que par les paroles. La cinéaste procède un peu à la manière des impressionnistes, c'est-à-dire par petites touches; jamais de longues séquences, jamais de long travellings ou de mouvements de grues spectaculaires : la caméra reste au plus près des personnages. Au plus près de l'humain.


Le thème du film est très proche de ceux que traite Sherman Alexie dans ses romans, mais alors que l'écrivain joue souvent la carte de l'humour, de l'ironie voire du sarcasme, Chloée Zhao lui préfère celle de l'empathie et de la tendresse.

Le nom de la réalisatrice m'intriguait : Chloé Zhao  !  Elle est effectivement chinoise et les interviews que j'ai pu lire expliquent sa fascination  pour les Lakotas de Pine Ridge.

"I was born in Beijing and left home when I was fourteen. I have been moving from places to places ever since. There isn’t a place in the world that I cannot just uproot myself and leave behind. Home, to me, is merely a concept. And I find myself often exploring its meaning in my films.
One of the most common questions people ask when they hear about Pine Ridge is “why don’t they just leave? If life is hard, why don’t they just leave the reservation?” I used to wonder the same, consider that I have managed to move to new places all the time. Once I spent enough time and got to know the Lakota people on Pine Ridge, I was intrigued and almost jealous of their deep attachments to their homes, their families, communities and their land. That bone-deep attachment also has its consequences and I also got to see the struggles they have to endure because of it. What I once thought was a simple answer turned out to be too complicated to put into words. So I made “Songs” to explore this difficult question – “how do you leave the only place you’ve ever known?”"

http://songsmybrotherstaughtme.com/
http://www.telerama.fr/cinema/chloe-zhao-j-ai-perdu-toutes-mes-illusions-sur-le-cinema-independant-americain,130987.php


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