26 février 2016

El Clan

Le dernièr film de Pablo Trapero traite d'un problème essentiel ?  Comment recycler les anciens bourreaux qui, de force, se retrouvent au chômage - sans allocation aucune ! La question paraît cynique ? Elle ne l'est pas. C'est une réalité à laquelle l'Argentine a dû faire face.

Archimedes est le patriarche d'une famille - une femme, deux filles, trois garçons dont l'un est champion de rugby - qui, pour cause de changement politique, se trouve du jour au lendemain sans revenu. En bon père de famille, Archimède pourvoit aux besoins de son clan en faisant ce qu'il a toujours fait : enlèvements et meurtres. Cette fois-ci à des fins personnelles et non plus idéologiques. Et il implique dans son "travail" toute sa famille qui ne peut ignorer les cris de ceux qu'il détient dans sa cave ou dans un réduit aménagé, même en haussant le son de la radio, mais fait semblant de ne pas savoir et dont les membres s'accommodent de tout pourvu qu'ils puissent continuer de vivre comme ils l'ont toujours fait.

Ce que Pablo Trapero raconte dans son film c'est l'absence totale de morale de ceux qui préfèrent leur petit confort à toute autre chose, et comme les singes de la fable, se bouchent les yeux et les oreilles du moment qu'il y a du pain sur la table, une voiture dans le garage etc.. Le plus perturbant pour le spectateur c'est bien cette incapacité, ou plutôt ce refus des individus à distinguer le bien du mal, sachant de surcroit que l'histoire est basée sur des faits réels.

Une famille -  en apparence - si normale !  Quelle est la philosophe qui parlait de la banalité du mal ? Anna Arendt ?




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