22 mars 2016

Ojoloco 2016 : Aurora


Certains réalisateurs ne manquent pas d'audace et il en fallait à Rodrigo Sepúlveda pour choisir son sujet. Une femme en manque d'enfant découvre par un article de journal qu'un cadavre d'enfant a été trouvé au milieu des immondices d'une déchetterie. Elle n'aura de cesse d'obtenir que cette enfant, qu'elle a prénommé Aurora pour lui donner une existence, soit enterrée comme un être humain au lieu d'être éliminée comme une ordure. Comme habitée par la mission qu'elle s'est crée, Sofia poursuit ses démarches avec une ténacité que rien ne rebute, ni les atermoiements de la justice, ni la crudité des explications du médecin légiste. Un très beau personnage de femme.


Bien qu'inspiré de faits réels, le sujet n'était pas facile à traiter, mais Rodrigo Sepúlveda parvient à éviter tous les écueils, aussi bien le pathos larmoyant que le voyeurisme.  Il est vrai qu'il est aidé par l' jeu de l'actrice principale, Amparo Noguera, qui porte ce beau rôle avec retenue et simplicité.
Agréablement séduit par la qualité du film, on reste néanmoins troublé par le sujet et ses implications religieuses, philosophiques, sociales ou tout simplement morales, bien que le cinéaste chilien ne se pose en aucun cas en donneur de leçons.

Aucun commentaire: