23 mars 2016

Ojoloco 2016 : Boi Bon

Un film déconcertant, c'est le moins qu'on puisse dire ! Un film sans véritable intrigue, conçu plutôt comme une chronique qui permet au spectateur de découvrir un milieu qu'il n'aurait sans doute jamais l'occasion de connaître ; celui des "vaqueros" brésiliens.
Parfois le film ressemble à un documentaire sur ces rodéos qui n'existent apparemment qu'au Brésil où deux hommes à cheval coincent un taureau et doivent tirer sur sa queue pour parvenir à le renverser. Iremar ne fait pas partie des cavaliers, mais des vachers chargés de préparer les taureaux. Il vit dans le camion qui transporte les bêtes et le campement hâtivement dressé au gré des déplacements. Autour de lui, sans que les liens soient bien définis, Zé, qui s'occupe lui aussi des bêtes, Galega qui conduit le camion et occasionnellement danse dans des cabarets. Elle a une fille, dont Iremar n'est pas le père.  Une tribu plus qu'une famille. 


La précarité de leurs conditions de vie mais aussi de leurs relations constitue le premier point d''interrogation du spectateur européen peu familier avec ce mode de vie. Mais à vrai dire  il n'est pas évident de comprendre les intentions du cinéaste parce que le film oscille sans cesse entre réalisme, parfois très cru (je pense à la collecte de sperme d'étalon !) et poésie. Certaines scènes sont visuellement très belles, d'autres très quelconques. Parfois c'est le travail de la lumière qui, à elle seule, modifie l'atmosphère d'une scène. 
Gabriel Mascaro, le réalisateur se plaît en tout cas à mêler les contraires, à jouer de l'ombre et de la lumière, comme il associe dans les personnages rêve et réalité : Iremar passe beaucoup de temps à sabler la queue des taureaux et à ramasser leur bouse mais cela ne l'empêche pas de dessiner des costumes et de se rêver couturier. 
Un film déconcertant, c'est certain, mais que l'on regarde jusqu'au bout, intrigué. 
Il y avait au programme du festival un autre film du même réalisateur : Ventos de Agosto, mais comme la plupart des films ne passent qu'une fois... je l'ai manqué. Dommage.

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