26 septembre 2016

Brooklyn Village


Voilà un film plein de bonnes intentions mais trop démonstratif pour être tout à fait convaincant; c'est surtout un film qui ne parvient pas à choisir entre deux sujets possibles : une histoire d'amitié entre deux adolescents, un film qui serait plutôt intimiste,  et la dénonciation de la "gentrification" en cours à Brooklyn,  un film engagé socialement et politiquement.

Les deux sujets sont intéressants, indéniablement mais ne fonctionnent pas vraiment alors même que l'amitié des deux ados est supposée souligner l'injustice de la situation;  du coup le film frôle  en permanence la caricature.  Le couple qui hérite d'un appartement à Brooklyn est aussi blanc que libéral (elle psychanaliste, lui acteur), la femme qui va être expulsée est chilienne, veuve (ou divorcée). Et à la fin du film ce sont bien entendu les méchants riches qui gagnent. La séquence finale frôle carrément le ridicule.

L'appropriation des quartiers pauvres ou en déshérence par des gens qui ont les moyens de restaurer des appartements dont les loyers sont restés très bas, qui attirent à leur suite cafés, restaurants et boutiques branchés avant que les loyers n'augmentent et contraignent les moins fortunés à s'exiler plus loin est un phénomène connu et combattu à San Francisco comme à Brooklyn, à Santa Fe  ou Detroit, Madrid ou Paris. C'est un sujet qui remet en question l'économie d'une ville, son urbanisme et surtout l'illusion de la mixité sociale, le fameux "vivre ensemble". Un sujet qui méritait peut-être un film plus abouti.
Comme dans le documentaire de Frederick Wiseman, In Jackson Heights par exemple ou dans la série Show me a hero où la question raciale est abordée de front.

Brooklyn village est donc un pas très bon film sur un sujet qui m'intéresse particulièrement.


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