17 décembre 2016

Encore Garouste

Après avoir vu l'exposition de Garouste à Mons, je n'ai eu de cesse de me procurer le livre au si joli titre qu'il a rédigé avec l'aide de Judith Perrignon : L'Intranquille. Journal d'un fil, d'un peintre, d'un fou. 



Le sous-titre annonce les trois directions que prend cette autobiographie.  
L'enfance d'abord, au sortir de la guerre  (Garouste est né en 1946 ), une enfance difficile auprès d'une mère effacée et d'un père aimant à sa façon, mais autoritaire, violent et surtout antisémite proclamé. Le pensionnat permet à Garouste d'échapper un peu à l'ambiance délétère du foyer, mais pas n'efface pas les traces de la douleur.
Dans les années 80, après des "débuts" comme décorateur de théâtre ou de boîte de nuit, il fait peu à peu son entrée dans le monde de l'art, où il peine à trouver sa place tant l'art est devenu conceptuel alors que ses tableaux à lui sont
--> figuratifs, mais surtout colorés, denses, profonds, hallucinés peut-être, habités en tout cas. 
Le livre dit enfin sa maladie, sa  difficulté à trouver un équilibre entre des poussées délirantes qui nécessitent une hospitalisation d’urgence et des périodes dépressives.  De ses combats permanents avec ses démons, Gérard Garouste parle sans fanfaronnade ni jérémiade, mais avec autant de lucidité que d’honnêteté. Et c’est pourquoi le livre est aussi passionnant : il permet de comprendre un peu mieux le processus de création de ses tableaux, qui restent souvent comme des énigmes à déchiffrer.

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