12 décembre 2016

La Fille de Brest

Dans la vraie vie, une femme de conscience, une femme courageuse au service d'une histoire édifiante qui devrait servir de modèle : celle de ce médecin brestois, Hélène Frachon, qui a dénoncé la nocivité d'un médicament, le Mediator, mis en place par les laboratoires Servier. L'histoire est désormais connue de tous.
Hélas ! Sans doute consciente de l'enjeu, puisqu'il s'agit de mettre en valeur le travail des lanceurs d'alerte, la réalisatrice, Emmanuelle Bercot, en a vraiment trop fait. Pour toucher le public, il fallait effectivement dramatiser l'histoire,  et en souligner l'urgence, mais certaines scènes - je pense en particulier à l'autopsie -  n'apportent rien ou pas grand chose à l'histoire. Sidse Babett Knudsen, l'actrice choisie pour incarner Helène Frachon surjoue constamment et les autres acteurs ne paraissent guère plus crédibles dans leur rôle. Un documentaire aurait peut-être été ennuyeux mais la fiction n'est qu'à demi convaincante. Alors même que le sujet est d'une importance extrême.

 
 
Certains sans doute s'amuseront des rivalités entre es chercheurs brestois,  et les comités scientifiques parisiens suffisants, condescendants, imbus de leur prétendue supériorité; il est question dans ces débats entre les uns et les autres, de sécurité médicamenteuse, mais aussi de conflits d'intérêts, de plans de carrière, d'ambitions ... Les laboratoires Servier sont certainement coupables mais l'AFSAPS ne sort pas vraiment grandie de cette histoire. Et la réforme de l'Agence Nationale pour la Sécurité du Médicament n'est pas une des moindres conséquences bénéfiques de l'affaire du Mediator.

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