21 août 2017

Mariana Enriquez, Ce que nous avons perdu dans le feu

Les nouvelles de Mariana Enriquez, publiées dans ce recueil ne se lisent pas d'une seule traite. Il faut se ménager des pauses, prendre le temps de respirer entre une histoire un peu macabre et une autre franchement morbide. Car l'univers de Mariana Enriquez est noir, très noir ;  un peu gothique; un peu fantastique. Mais ses nouvelles sont aussi fascinantes car remarquablement écrites (et traduites), remarquablement construites, bien qu'on ait parfois envie de les oublier assez vite tant elles ressemblent à des cauchemars.
En lisant ce recueil, j'ai pensé plusieurs fois à Maupassant, parce que chez l'un et l'autre écrivain le lecteur est constamment amené à s'interroger sur la réalité des événements racontés. Et le doute une fois installé, l'esprit le plus rationnel se sent sur le point de basculer dans l'irrationnel. C'est ce point de tension extrême que Marianna Enriquez parvient à atteindre dans chacune de ses nouvelles.
Paranoïa, schizophrénie, scarifications, incompatibilité sociale... Il y a peut-être des explications cliniques  aux obsessions des personnages, mais cela serait trop simple ... et presque trop rassurant.
Quoi qu'il es soit, pour qui n'a pas peur de frissonner, la lecture de ces nouvelles est pour le moins décapante !



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