09 août 2017

Nuages épars

Non, il ne s'agit pas d'un bulletin météo mais du titre d'un vieux film (1967) de Mikio Naruse. Son dernier film en fait.
Le sujet du film pourrait être cornélien puisqu'il s'agit d'une impossible histoire d'amour entre une femme et le meurtrier  - accidentel - de son mari.  Un sujet qui évoque irrésistiblement le vers que le très irrévérencieux Georges Fourest prête à Chiméne : "Qu'il est joli garçon l'assassin de papa ! ".
Mais Mikio Naruse est japonais et ces références qui traversent l'esprit du spectateur français ne sont pas les siennes.


Nuages épars met en scène un dilemme amoureux, mais il le met en scène dans la société japonaise, une société où chaque geste, chaque inclinaison, chaque regard, chaque mot est codifié. Bien qu'irrésistiblement attirés l'un par l'autre, les deux amants se heurtent à des obstacles qui tiennent en fait à eux même plus qu'à leur entourage.
Le film est subtil, délicat. Les situations sont suggérées, les dialogues esquissés en peu de mots, les passions contenues. Un demi sourire suffit à faire naître comme un espoir. Entre ce qui est et ce qui pourrait être la marge est étroite.

Il y a quelques mois, le Méliès présentait un autre film de Mikio Naruse, Nuages flottants. J'attends désormais la version restaurée de Nuages d'été...



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