12 novembre 2017

Awajishima : le temple de l'eau

Rejoindre Awashima n'a pas été si facile que cela; pas de liaison ferroviaire sur l'île en effet. Il a donc fallu se débrouiller avec le réseau des bus, distinguer les express qui traversent l'île des locaux susceptibles de nous emmener où nous voulions : à Yumebutai, Hompukuji et Sumoto où nous devions passer la nuit avant de rejoindre le lendemain l'île de Shikoku. Le fil conducteur de cet itinéraire ? Tadao Ando, encore lui !

Yumebutai est un gigantesque complexe, centre de conférence, hôtel et mémorial pour les victimes du tremblement de terre de 1995. La partie la plus intéressante est certainement l'étrange jardin conçu par le fou de béton qu'est Tadao Ando. Hyakudan Kôen, le jardin des 100 marches, celles où ruisselle l'eau, au milieu des 100  (?)terrasses plantées d'une infinie variété de plantes qui donnent au jardin, selon la saison, sa couleur : violet et orange à notre passage.


Mais l'endroit le plus spectaculaire d'Awajishima, c'est certainement le Temple de l'eau (Hompukuji) construit lui aussi par Tadao Ando.

Il faut imaginer une enceinte de béton, gris, austère, brutal
 

qui donne accès à un plan d'eau circulaire, comme un grand réservoir où, en ce début d'automne flottent encore quelques rares nénuphars sur une eau passablement glauque, au sens propre du terme.


Un escalier tout de béton lui aussi coupe le bassin en deux et invite à une descente vers les profondeurs de la terre...



Arrivés en bas, la surprise est total et l'émerveillement ! Car le couloir circulaire qui conduit au coeur du bâtiment prend soudain les couleurs du feu, du sang peut-être...



et mène à un temple tout de noir et d'or, enfermé dans une quadrillage de bois rouge sang. 

A quoi tient la beauté du lieu et l'émotion qui nous saisit à cet instant ? Je ne sais trop, mais cela tient sans doute pour beaucoup à l'effet de surprise, au contraste entre le brutalisme de l'architecture et  la décoration surchargée et baroque, à la limite du kitsch du temple lui même, enserré dans son écrin de béton. Cela tient aussi, je crois, à la façon dont Tadao Ando a su, une fois de plus, capter la lumière.
 

Et lorsqu'une jeune fille est entrée dans le temple pour y faire ses dévotions, j'ai cru comprendre ce qu'il pouvait avoir de spiritualité dans le travail de Tadao Ando.



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