05 janvier 2018

Callan Wink, Courir au clair de lune avec un chien volé



J'ai d'abord craqué pour le titre ! Et la couverture !  Pour la lune "gibbeuse" ensuite, et le jeune homme qui court, nu, au milieu de la nuit...
La première nouvelle qui donne son titre au recueil est pour le moins intrigante. Les suivantes ne le sont pas moins. Et le jeune homme qui les a écrites est passablement talentueux parce que malgré la situation insolite dans laquelle il place des personnages qui n'entrent pas tout à fait dans les normes sociales habituelles, il ne s'éloigne jamais de la réalité. Les nouvelles de Callan Wink sont étranges, mais elles sonnent juste parce que derrière les gestes, les attitudes, il y a la vérité des personnages, des personnages qui semblent toujours à un moment décisif de leur vie, tiraillés par des besoins, des envies contraires, des personnages en équilibre précaire dont le destin reste comme suspendu, alors que tout peut encore basculer d'un côté ou de l'autre.

Et ne comptez pas sur l'auteur pour trancher. Ce serait trop facile, trop artificiel. Callan Wink crée des personnages, imagine des situations, décrit des lieux, mais ses nouvelles ne se terminent pas par une "chute". Au lieu du "twist "final attendu dans une nouvelle française,  il propose une fin ouverte qui laisse au lecteur la possibilité de poursuivre dans sa tête l'histoire ainsi amorcée.

Se référer à Jim Harrison pour présenter Callan Wink, comme le fait son éditeur, ne me paraît pas nécessaire, bien que ses nouvelles se passent dans le Montana et le Grand Ouest en général; d'ailleurs ses personnages ne sont ni misogynes ni alcooliques ! Ouf ! Le talent de Callan Wink et lui seul suffit à l'inscrire, dès ce premier recueil parmi les écrivain à suivre.

Le titre original : Dog, run, moon. 3 mots juxtaposés, comme une consigne dans un atelier d'écriture. A vos plumes ?

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