13 avril 2018

Nola : Treme, Baywater, Algier's Point


- Un peu décevant ton billet d'hier. Pas vraiment envie de traverser l'océan pour aller voir des trucs qu'on peut voir n'importe où ailleurs.
- Tu veux voir quoi, au fait, des clichés, une ville de carte postale ? Non La Nouvelle Orléans est une ville bien vivante, qui bouge, qui se transforme parce que la population a changé depuis 2005 et qu'elle continue de changer.
- Tu veux dire après Katrina ?
- Oui. Et après Treme aussi peut-être...
- Treme, la série de David Simon ? T'exagère pas un peu ?
- Peut-être... Après tout, je ne suis ni urbaniste, ni sociologue, je fonctionne juste à l'intuition...
- Au feeling !
- Regarde, sur la carte de la Nouvelle Orléans, à l'Ouest du French Distric...
- Le quartier français !
- ... tu trouves Iberville (l'ancien quartier rouge) et, au Nord. le Faubourg Treme.
- Quartier rouge ?
- Alcool et prostitution ! Le quartier s'appelait alors Storyville. Et Treme, juste à côté, est considéré comme le lieu de naissance du jazz, parce que le dimanche, les "personnes de couleur libres" - majoritaires dans le quartier - et les esclaves se retrouvaient sur Congo Square pour faire de la musique et danser. Depuis le parc, devenu Louis Amstrong Park, a été agrandi, des sculptures y ont été installées, comme celle de Buddy Bolden ...
- Buddy Bolden ? le trompettiste qui a fini schizo dans un hôpital de Jackson ? Génial le mec ! Tu te rends compte ? C'est carrément lui qui a inventé le jazz !
-  .... et deux auditoriums ont été construits, tous les deux gravement endommagés par Katrina, mais pour le moment un seul a été restauré.
- Décidément, en musique t'es vraiment nulle !


... Bon, si t'es nulle en musique dis moi au moins à quoi ressemble le quartier. Il est comment ?
- Et bien justement,  il y a quelques années je n'y aurais pas mis les pieds. Mais désormais,  à cause de la série, Treme fait partie des circuits touristiques.
- L'effet TV !
- Et le début de la gentrification, avec ses avantages et ses inconvénients. Ce qui se passe à Treme, c'est ce qui s'est passé ou se passe encore  dans le Faubourg Marigny,  Baywater ou  même Algier's Point de l'autre côté du Mississippi.



D'une façon générale, les couleurs vives, les peintures fraiches indiquent la reprise après Katrina, de maisons souvent modestes, par une population plus aisée que la précédente, plus jeune et souvent plus blanche. 
- Aie ! 


- Aie en effet ! Et les démographes chargés d'étudier l'évolution de la population de la Nouvelle Orléans auront certainement beaucoup à dire.


En attendant, cela fait de jolies rues colorées, bien différentes de ce que tu vois dans les quartiers traditionnellement chics, comme Garden District ou bien encore le long d'Esplanade Avenue.
- Et c'est quoi la différence ?
- Dans les beaux quartiers, les maisons sont pour la plupart inscrites sur le registres des bâtiments historiques, et soumises à des codes couleurs beaucoup plus restreints, beaucoup plus sobres. Du blanc, du beige, du gris clair...



- Du chic plutôt que du "shabby chic" !


- Je dirai plutôt ... l'ancien Sud et le nouveau Sud.


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