03 avril 2018

The Rider

S'il y a un film à voir cette semaine, c'est bien celui de Chloé Zhao, The Rider. Un film qui ne vous surprendra pas si vous avez déjà vu - et aimé - son premier film, Les Chansons que mes frères m'ont apprises. Parce que dans les deux films, la réalisatrice, née à Pékin mais éduquée en grande partie  aux Etats-Unis, s'intéresse à l'Amérique, mais une Amérique qui n'est pas celle des grands sites touristiques, qu'ils soient naturels ou urbains. Non, l'Amérique qui l'intéresse c'est celle des démunis,  comme ceux qui vivent sur la réserve indienne de Pine Ridge dans le Dakota du Sud.
Dans son premier film, elle s'intéressait surtout aux "native americans", là c'est aux cow-boys, blancs pour la plupart mais tout aussi démunis, qu'elle s'intéresse. Elle suit en particulier un jeune homme, Brady, qu'un coup de sabot vient de blesser à la tête et qui doit apprendre à renoncer à ses rêves.


On peut se contenter de voir dans ce film un documentaire sur le monde très particulier du rodéo, ses rituels, ses héros, ses dangers. Mais il est beaucoup question aussi d'apprentissage, dresser un cheval, maîtriser son corps, sa peur... Il faut surtout apprendre à faire la part de la réalité, aussi cruelle soit-elle. A l'accepter pour simplement continuer à vivre.

Emouvant souvent, et même poignant, le film évite toutefois le mélo parce que la caméra filme les personnages au plus près, scrute les visages sans abuser des dialogues. Dans ce milieu du rodéo, on parle peu, mais on partage les mêmes rêves et les mêmes difficultés. Alors il suffit souvent d'un regard pour se comprendre.

Chloé Zhao est une réalisatrice à part, très respectueuse des gens dont elle croise le chemin, dont elle fait les personnages de ses films et qu'elle prend toujours soin de cadrer dans leur environnement habituel : en l'occurrence,  les grands espaces des Badlands ainsi nommés parce qu'incultivables mais tellement beaux.



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